Préparer son chien à la séparation : étapes essentielles avant la pension

8 août 2025

Pourquoi préparer son chien à la séparation ?

Pour de nombreux propriétaires, laisser son animal en pension canine est souvent source d’inquiétude. Mais pour le chien, ce changement peut être vécu comme un véritable bouleversement émotionnel. Plusieurs études, dont celle de l’INRAE (l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), montrent que les chiens sont capables de ressentir de l’anxiété de séparation, même lors d’absences courtes. Près de 20% des chiens présenteraient des signes de stress ou de comportements indésirables dès que leurs humains s’absentent du domicile (source : INRAE).

La clé pour aider son compagnon à vivre positivement cette expérience, c’est l’anticipation. Rien n’est plus délicat que de devoir partir précipitamment, sans préparation, car cela accentue les risques d’agitation, d’aboiements, de destruction ou, au contraire, d’abattement. Prendre le temps de préparer le chien en amont lui permettra d’aborder la situation plus calmement et de vivre la séparation avec moins d’inquiétude.

Reconnaître l’anxiété de séparation chez le chien

Certains signes ne trompent pas quand un chien vit mal l’éloignement. Selon la Fédération Européenne des Vétérinaires (FVE), près d’un tiers des consultations en comportement canin concernent des problèmes liés à la séparation (Fédération Européenne des Vétérinaires). Voici les indices à détecter :

  • Aboiements, pleurs ou hurlements dès l’absence du maître
  • Destructions (meubles, portes, objets personnels)
  • Malpropreté soudaine
  • Comportements compulsifs, comme le léchage excessif ou les allers-retours anxieux
  • Refus de s’alimenter en l’absence de ses repères

Soyez attentif à ces manifestations pour adapter au mieux la future préparation de votre compagnon à la pension.

Construire la séparation étape par étape

La gestion de la séparation est une véritable éducation, qui doit être introduite progressivement, même pour les chiens adultes. L’objectif est de rassurer le chien en lui montrant que votre absence n’est ni inquiétante, ni définitive.

1. Départ de courte durée : les petites absences

  • Commencez par quelques minutes. Sortez de la pièce, puis du logement, sans faire de grand “au revoir”. Un simple “à tout à l’heure” suffit.
  • Augmentez progressivement la durée jusqu’à atteindre une heure, puis deux, puis une demi-journée, en variant les moments du jour.
  • Occupez-le pendant votre absence : jouets interactifs, tapis de léchage, objets à mâcher qui l’apaisent.

Ce type d’exercice enseigne au chien que chaque départ est suivi d’un retour, et prévient l’association négative avec la séparation.

2. Créer des rituels positifs

Selon une étude de l’Université de Bristol (UK), instaurer des rituels au moment de partir et de revenir réduit la tension du chien. Les rituels comprennent :

  • Des jeux spécifiques lors de chaque retour
  • Un mot ou geste codifié avant de partir
  • L’usage d’un objet de réconfort (couverture, peluche imprégnée de votre odeur)

Gardez toujours ces rituels courts et sans sur-émotions : plus le départ est banal, moins il sera source de stress.

3. Favoriser l’autonomie au quotidien

Encourager son chien à s’occuper seul est une étape essentielle. Pour cela :

  • Laissez-lui régulièrement des phases de repos sans interaction, même lorsque vous êtes chez vous
  • Proposez des jeux d’occupation (puzzles, kong fourré, tapis de fouille)
  • Apprenez-lui à rester dans une autre pièce sans systématiquement vous suivre

Le chien développe ainsi sa confiance en lui et son bien-être, même en l’absence de ses humains.

Adapter la routine avant la pension

Au fur et à mesure que la date du séjour en pension canine approche, il convient d’adapter les habitudes de vie du chien pour l’habituer aux nouveautés qui l’attendent.

  • Promenades et environnement : Si la pension dispose d’un jardin ou d’un accès à la campagne, essayez d’y emmener votre chien auparavant, ou choisissez des balades variées pour qu’il se familiarise à différents environnements, odeurs, bruits et activités.
  • Interactions avec d’autres chiens : La plupart des pensions accueillent plusieurs pensionnaires simultanément. Multipliez les rencontres en club ou en balade pour sociabiliser votre animal. Un chien à l’aise avec ses congénères vivra plus sereinement l’expérience collective.
  • Changements d’habitudes alimentaires : Si la pension impose de nouveaux horaires ou de nouvelles marques de nourriture, anticipez : modifiez en douceur les créneaux de repas, et prévoyez des portions identiques à ce qu’il aura sur place.

Une préparation progressive, c’est limiter l’effet de “choc” le jour du départ en pension canine.

La “mise en situation” : testez un séjour court

Selon les recommandations de la SPA et de l’Ordre National des Vétérinaires, un court séjour test (une nuit, un week-end) en pension permet de vérifier l’adaptation de votre chien et d’ajuster les points à améliorer. Voici comment procéder :

  1. Contactez la pension en amont pour convenir d’un essai, en expliquant votre démarche.
  2. A la reprise, observez le comportement de votre chien : enthousiasme, fatigue, stress ?
  3. Discutez avec les responsables : a-t-il mangé, joué, interagi normalement ?
  4. Reprenez les apprentissages à la maison en fonction du bilan.

Cet exercice permet au chien de comprendre que la pension n’est pas une punition, et que ses humains reviennent toujours le chercher. D’après la SPA, cela réduit considérablement les risques de dépression passagère durant le séjour.

Que laisser à son chien lors du séjour ?

Pour maximiser le confort du chien en pension, l’apport d’objets ou de repères familiers est d’une grande aide :

  • Son couchage habituel ou une couverture à votre odeur
  • Des jouets qu’il aime et manipule facilement
  • Des friandises connues ou une portion de nourriture habituelle
  • Un vêtement délicatement porté par son maître (odeur réconfortante)

Les marques olfactives familières ont un effet calmant prouvé, car le chien reconnaît ses repères même dans un environnement inconnu (source : “ScienceDaily”, 2019, étude sur l’olfaction canine).

Gérer la séparation lors du départ à la pension

Le jour “J”, faites preuve de sérénité, car votre chien perçoit vos émotions. Voici quelques astuces pour des “au revoir” efficaces :

  • Ne multipliez pas les câlins ou gestes d’adieu prolongés, cela renforce l’émotion négative.
  • Déposez-le dans son box ou espace avec calme et douceur ; donnez-lui une friandise pour détourner son attention.
  • Laissez l’équipe de la pension prendre le relais, n’hésitez pas à échanger sur les habitudes du chien : alimentation, jeux, points de vigilance ou de caractère.
  • Évitez de revenir sur vos pas après le départ.

Les professionnels expérimentés sauront distraire et rassurer le chien dès votre sortie, pour éviter les pics de stress.

Anticiper le retour à la maison : retrouver vite une routine

De retour à la maison, il peut arriver que le chien soit fatigué, un peu désorienté, ou qu’il demande plus d’attention que d’habitude. Offrez-lui beaucoup de douceur, mais reprenez vite vos routines : horaires de repas, promenades, jeux, pour l’ancrer à nouveau dans son quotidien connu (conseil de l’Ordre National des Vétérinaires, 2022).

  • Ne le sollicitez pas outre mesure si vous sentez qu’il a besoin de repos.
  • Surveillez son appétit, son sommeil et son comportement général pendant quelques jours.
  • Considérez une visite vétérinaire si un trouble important persiste (perte d’appétit, tristesse prolongée).

Un atout pour toute la vie du chien

Habituer son chien à vos absences, c’est non seulement préparer sa réussite en pension, mais aussi renforcer son équilibre et son autonomie au quotidien. Plus le chien s’habitue tôt à gérer sereinement l’éloignement temporaire, plus il sera détendu lors de vos vacances, déplacements ou imprévus.

C’est également un gage de bien-être que beaucoup de professionnels conseillent : environ 1 foyer sur 3 confie aujourd’hui son animal à une pension pour les congés d’été en France (source : Le Monde, août 2023). Cette anticipation limite grandement les abandons imprévus ou les mauvaises expériences liées à une adaptation trop brutale.

Faire de la séparation un apprentissage positif permet d’offrir à son animal un sentiment de sécurité, même loin de ses repères habituels : une promesse de sérénité, pour vous comme pour lui !

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