Bien nourrir son chien en pension : quelles possibilités pour respecter ses besoins alimentaires ?

15 juin 2025

Pourquoi la question de l’alimentation en pension canine est cruciale ?

Lorsque l’on confie son chien à une pension, de nombreuses questions se posent : va-t-il supporter la séparation ? Sera-t-il bien entouré ? Mais un point essentiel concerne l’alimentation. Entre respect de ses habitudes, risques d’intolérance et nécessité d’un bon équilibre nutritionnel, pas question d’improviser. Parce que nos chiens, comme nous, supportent mal un changement soudain de régime alimentaire, et parce que la mission d’une pension canine inclut le souci du bien-être global.

Selon l’Ordre National des Vétérinaires et l’ANSES, plus de 30% des troubles digestifs observés chez les chiens en pension sont liés à un changement trop brutal de nourriture (Ordre National des Vétérinaires). D’où l’importance d’anticiper ce point lors du choix de la structure.

Quel régime alimentaire sont proposés dans les pensions ?

L’offre alimentaire varie d’une pension à l’autre. Voici les principales options que l’on retrouve :

  • Alimentation standard incluse : la majorité des pensions propose une croquette industrielle « premium » adaptée à tous les profils (ex : Royal Canin, Pro Plan…). Parfois, vous n’aurez pas d’autre choix.
  • Option “alimentation personnalisée” : certaines structures acceptent que vous apportiez la nourriture de votre animal.
  • Gestion des régimes particuliers : allergies, pathologies (diabète, calculs urinaires…), surcoût éventuel selon la prise en charge (réfrigération, préparation, suivi).

Peut-on réellement choisir l’alimentation de son chien en pension ?

En pratique, la plupart des pensions acceptent que vous apportiez la nourriture de votre choix, ce qui est recommandé par de nombreux vétérinaires afin de limiter les troubles digestifs et le stress lié aux changements (Société Nationale des Vétérinaires Français). Cependant, cela doit être anticipé :

  • Prévoir des portions individuelles pour chaque jour de garde dans des sachets hermétiques ou une boîte isotherme pour les rations ménagères fraîcheurs.
  • Informer la pension par écrit des recommandations spéciales (allergies, rythme des repas, température de conservation…).
  • Joindre le plan de rationnement habituel (quantités, fréquence, additifs éventuels).

Certaines pensions haut de gamme proposent un véritable service de restauration sur mesure, mais cela reste plus rare : service de barf (alimentation crue), préparation quotidienne de repas maison… Cela entraîne souvent un supplément, parfois autour de 3 à 10 € par jour selon la complexité.

Changement de régime : quels risques pour un chien ?

Modifier la nourriture d’un chien sur un court séjour peut provoquer :

  • Des troubles digestifs : diarrhées, vomissements, perte d’appétit (selon l’AFVAC, 25% des chiens développent de la diarrhée lors d’un changement de pension combiné à un changement de croquettes).
  • Un stress accru : le stress de la séparation combiné à une modification alimentaire peut fragiliser l’animal, surtout les plus sensibles ou les séniors.
  • Un risque de carence : en cas de régime spécifique (chiot, chienne gestante, chien âgé, pathologie chronique), la moindre modification peut avoir un impact sur la santé.

D’après le site de la SPA, il est donc recommandé de maintenir, pendant la pension, la même alimentation que celle donnée à la maison.

Allergies, intolérances et besoins médicaux : comment faire respecter le régime de son chien en pension ?

Pour un chien avec des nécessités alimentaires spécifiques (régime hypoallergénique, maladie métabolique, digestif sensible…), il est capital de :

  1. Choisir une pension ayant l’expérience des cas particuliers et pouvant garantir l’absence de contamination croisée (matériel, gamelles, stockage séparé).
  2. Fournir un dossier écrit et, si nécessaire, une prescription vétérinaire détaillée accompagnant les aliments spéciaux.
  3. Échanger avec l’équipe pour expliquer les symptômes à surveiller et transmettre les coordonnées du vétérinaire référent.
  4. S’assurer du sérieux de la prise en charge sur place : questionner sur la formation des personnels, les protocoles d’administration des traitements et d’alimentation personnalisée.

Une bonne pension doit accepter, pour raison de santé, que l’alimentation soit strictement respectée. Dans certains cas (traitement médicamenteux, alimentation thérapeutique), cela peut faire l’objet d’une facturation additionnelle en raison de la vigilance requise.

Apporter sa propre nourriture : conseils pratiques pour organiser le séjour

  • Préparer à l’avance : conditionner les portions dans des sacs ou boîtes journalières et bien indiquer le nom du chien.
  • Fournir des instructions simples : notez les quantités à donner, éventuels suppléments (huile de saumon, médicaments) et moments de la journée (matin/soir).
  • Préciser les interdits : si votre animal ne doit pas recevoir de friandises ou de restes, écrivez-le clairement sur une feuille jointe ou sur l’emballage.
  • Informer de tout changement récent de régime pour éviter de mauvaises surprises.
  • Joindre les coordonnées de votre vétérinaire, en cas de besoin urgent ou de doute lors du séjour.

Ce type de préparation facilite le travail de la pension et garantit à votre chien un séjour tranquille, sans troubles digestifs inutiles.

L’avis des professionnels : communication et confiance avant tout

Le dialogue avec la pension est capital : en 2023, selon le réseau national des pensions canines (FAFDEC), près de 60 % des situations problématiques ont pu être évitées par une communication claire sur l’alimentation dès la prise de réservation.

Avant de réserver, il vaut donc mieux poser plusieurs questions :

  • Quels aliments sont fournis de base ?
  • Est-il possible d’apporter la nourriture de la maison ?
  • Faites-vous des menus personnalisés pour allergies/maladies ?
  • Quels protocoles en cas de trouble digestif ?
  • Comment la nourriture est-elle stockée et étiquetée ?

Certaines pensions organisent même une « journée test » pour vérifier la bonne adaptation du chien, y compris sur le plan alimentaire.

Zoom : barf, rations ménagères, croquettes sans céréales… quelles structures sont ouvertes à ces pratiques ?

Aujourd’hui, plus d’un quart des propriétaires de chiens privilégient une alimentation personnalisée ou “naturelle” (Etude FACCO 2022). Or, toutes les pensions ne sont pas équipées pour ces pratiques :

  • Pour un régime barf (viande crue, os charnus, abats crus…), il faudra une structure avec un espace réfrigéré individuel et la capacité de gérer la décongélation au jour le jour.
  • Pour les rations maison cuites, vérifiez que la pension dispose d’un réfrigérateur et accepte la gestion de plats préparés.
  • Concernant les croquettes bien spécifiques, la plupart des pensions acceptent du moment que vous fournissez tout le stock nécessaire.

Certaines pensions canines du Val d’Oise (ex : pension du Val Fleuri, pension de la Forêt de Carnelle) affichent leur partenariat avec des marques d’aliments naturels ou barf. Un point à vérifier pour ceux qui souhaitent préserver une alimentation très précise.

Adapter l’alimentation pour préserver l’équilibre et le bien-être

La qualité et la continuité de l’alimentation jouent un rôle direct sur le comportement, la santé digestive et la vitalité de votre chien pendant la pension. Même un court changement peut entraîner inconfort et perte d’appétit.

Veiller à la nourriture adaptée, c'est réduire le risque de troubles, renforcer la confiance dans la structure d’accueil et assurer de belles retrouvailles : il n’est pas rare que des pensions rapportent des chiens ayant refusé de manger plusieurs jours, puis retrouvant l’appétit dès le retour à leur régime habituel (témoignages recueillis lors des portes ouvertes du Club Canin de Cergy, 2023).

Faire le bon choix pour l’alimentation de son chien en pension : à retenir

  • Anticiper les besoins alimentaires et en parler dès le premier contact avec la pension.
  • Favoriser le maintien du régime habituel tant que possible.
  • Documenter et organiser les repas pour faciliter le séjour.
  • Ne pas hésiter à visiter la pension pour voir comment la nourriture est stockée et servie.
  • Privilégier la communication et la confiance avec les responsables de la structure.

Respecter les habitudes alimentaires de votre compagnon pendant son séjour en pension, c’est préserver son équilibre émotionnel et physique durant une période naturellement un peu stressante. Chaque chien est unique : vos choix sont essentiels pour son bien-être… même à distance !

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