Préparer l’alimentation de son chien avant la pension : mode d’emploi, astuces et précautions

21 août 2025

Pourquoi l’alimentation doit-elle être adaptée avant la pension ?

Changement de routine, stress, nouveaux repères… Pour beaucoup de chiens, la pension canine est synonyme de nouveautés. Or, leur appareil digestif est sensible – et moins adaptable que celui de l’homme. Une étude du CNRS (source) a d’ailleurs montré qu’un bouleversement alimentaire brusque multiplie par trois le risque de troubles digestifs (diarrhée, vomissements, perte d’appétit).

  • Stress digestif : L’anxiété ou l’effervescence de la pension augmentent la sensibilité de l’intestin, d’où l’intérêt de conserver des repères alimentaires stables.
  • Prévention des maladies : Garder la même alimentation réduit le risque d’infections gastro-intestinales, qui touchent en moyenne 10% des chiens en pension (« Pet Food Industry Association of Australia », 2021).
  • Respect des intolérances : Certains aliments déclenchent rapidement allergies ou intolérances (protéines, céréales, additifs, etc.), d’où la nécessité de proscrire toute improvisation.

Quelles informations transmettre à la pension ?

Un dialogue précis avec le responsable ou l’équipe de la pension fait toute la différence. Voici ce qu’il ne faut pas oublier :

  • Marque, type d’aliment (croquettes, ration ménagère, BARF) : Notez les quantités exactes et les horaires habituels.
  • Particularités (allergies, compléments, rations séparées selon la journée) : Indiquez ce qui doit être évité absolument ou à surveiller.
  • Petits plaisirs autorisés : Spécifiez les friandises ou légumes à donner en récompense (carottes, morceaux de pomme, selon les habitudes du chien).
  • Rituels : Certains chiens associent la prise de repas à un jouet ou à la présence d’un objet (tapis d’enrichissement, gamelle antiglouton, doudou à proximité).

Astuce : Rédigez un document de synthèse remis à la pension et, si possible, fournissez suffisamment de nourriture pour la durée totale du séjour, avec une marge supplémentaire de 2-3 jours en cas de contretemps.

Faut-il changer de nourriture pour la pension ?

D’après la très large majorité des vétérinaires interrogés par « La Santé Vet » et la revue « Vetstreet », il n’y a aucune obligation de changer l’alimentation de son chien pour un séjour en pension – au contraire, la stabilité prévaut. En revanche, certains cas peuvent nécessiter un ajustement :

  • Pension imposant ses propres croquettes : Préférez dans ce cas une transition en douceur. Commencez 7 jours avant le séjour, en mélangeant progressivement l’ancienne et la nouvelle nourriture selon un schéma 80/20, 50/50, 20/80, puis 100% nouvelle.
  • Chien difficile ou stressé : Maintenir la même nourriture mais privilégier une forme appétente (morceaux humides, pâtée) peut relancer l’appétit si besoin. Parlez-en au vétérinaire si votre compagnon a déjà présenté des troubles de l’alimentation sous stress.
  • Chien sous alimentation ménagère ou BARF : Vérifiez que la pension est en mesure de gérer ce type de repas (stockage, hygiène, quantités).

Quand la transition alimentaire est indispensable

Un changement alimentaire trop rapide peut entraîner un « syndrome de transition » : selles molles, vomissements, perte d’appétit, parfois même inflammation du côlon chez les chiens sensibles (source : Wamiz, Dr C. Lebœuf, vétérinaire à Paris). La méthode la plus sûre :

  • Jours 1-2 : 75% ancienne alimentation, 25% nouvelle
  • Jours 3-4 : 50% / 50%
  • Jours 5-6 : 25% / 75%
  • Jour 7 : 100% nouvelle alimentation

Ce protocole limite fortement les troubles digestifs, particulièrement chez les chiots, chiens seniors ou à terrain allergique.

Comment anticiper les troubles digestifs et la perte d’appétit ?

Entre 15% et 25% des chiens accueillis en pension présentent une modification transitoire de l’appétit ou des selles, particulièrement les premiers jours (« Journal of Veterinary Internal Medicine », 2018). Pour réduire ce risque :

  • Apporter à la pension les mêmes aliments que ceux donnés à la maison. Emballez-les en doses journalières pour plus de praticité.
  • Garder les horaires habituels des repas : Les chiens aiment la routine, cela les rassure énormément.
  • Permettre l’accès aux mêmes friandises qu’à la maison, à condition de limiter à de petites quantités.
  • Ajouter (sur avis vétérinaire) un complement probiotique adapté, 5 à 7 jours avant le séjour. Des études vétérinaires repèrent une diminution de près de 40% des troubles digestifs grâce à des probiotiques spécialisés (ex : Fortiflora®, Purina ProPlan – source : « Veterinary Record », 2019).

À éviter absolument : les nouveautés alimentaires (friandises, restes de table, laitages, alimentation humide maison) découvertes une fois sur place, qui représentent la majorité des « incidents digestifs » en collectivité.

Allergies et intolérances : vigilance redoublée

On estime à plus de 20% les chiens présentant une sensibilité alimentaire (source : « PetMD », 2023), et ce chiffre ne cesse de grimper, notamment avec la diversification des aliments industriels. Si votre chien est concerné :

  • Listez par écrit ce qu’il ne doit JAMAIS consommer (ex : volaille, gluten, poisson…)
  • Précisez à la pension les symptômes à surveiller : démangeaisons, vomissements, œdèmes…
  • Fournissez en quantité suffisante SON alimentation hypoallergénique ou vétérinaire prescrite, en format individuel par repas si possible.
  • N’hésitez pas à placer des étiquettes sur les sachets et sur la fiche de pension.

De plus, prenez le temps d’expliquer à l’équipe de la pension toute spécificité – un mémo bien rédigé se révèlera bien plus efficace qu’une consigne verbale donnée à la dernière minute.

Petits plaisirs et récompenses : comment faire en pension ?

Les « extras » (petites friandises, bouchées végétales, lamelles à mâcher) participent au bien-être du chien lors d’un séjour en collectivité, tout en renforçant le lien quotidien avec l’équipe de la pension. Pour que cela reste un plaisir sans complication :

  • Fournir des friandises connues du chien, testées sans réaction digestive ni allergie.
  • Privilégier les bâtonnets à mâcher à base de peau de bœuf, les morceaux de carotte crue, les friandises à base de volaille ou de saumon très digestes (en limitant les quantités à 1 ou 2 par jour).
  • Éviter tout ce qui contient du chocolat, du raisin, de l’oignon, ou des os cuits (source : ANSES, 2020).

Pour les chiots et chiens sensibles, préférez des gamelles d’enrichissement (léchage, fouille) pour offrir une stimulation mentale sans risque d’indigestion.

Après la pension : surveiller et réadapter la ration si besoin

À son retour, un chien peut présenter un léger décalage d’appétit ou un transit différent pendant 24 à 48 heures – c’est parfaitement courant. Voici comment gérer le retour à la maison :

  • Continuez à donner la même alimentation qu’avant la pension pendant 3 à 4 jours, sans nouvelle transition.
  • Surveillez l’état général (énergie, selles, humeur) et consultez votre vétérinaire si vous observez des vomissements, une diarrhée persistante, ou une perte d’appétit marquée.
  • Si la pension a utilisé une autre alimentation, réintroduisez progressivement celle de la maison, à raison de 20% tous les 2 jours.

Pratique selon la période : l’été et ses hausses de température diminuent parfois l’appétit (jusqu’à –20% selon une étude du « Journal of Applied Animal Nutrition », 2021), l’hiver peut au contraire l’augmenter légèrement. Adaptez la quantité selon l’activité durant la pension (beaucoup de sorties ou repos relatif ?).

Récapitulatif : checklist pour une alimentation sereine en pension

  • Informer la pension : habitudes, quantités, horaires, friandises permises et interdites
  • Préparer la nourriture en doses individuelles, prévoir 2-3 jours supplémentaires
  • Éviter tout changement d’alimentation juste avant ou pendant la pension, sauf en cas de nécessité et en respectant une transition sur 7 jours
  • Insister sur la gestion des allergies et intolérances, tout noter par écrit
  • Surveiller l’appétit et la digestion après la pension, reprendre le rythme de la maison sur quelques jours

Quelques gestes simples, un dialogue ouvert avec la pension et un brin d’organisation permettent de protéger la santé de son chien tout en lui offrant un séjour plus paisible et agréable, pour vous et pour lui. Anticiper, c’est déjà lui donner un peu de la maison même à distance – pour que la pension rime avec sérénité, bien-être et plaisir partagé.

En savoir plus à ce sujet :